Secteur Mobilité, Distribution d'énergie, Fabriquants et Opérateurs de borne
Le marché des véhicules neufs s’électrifie durablement
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Face à la perspective, actée par la Commission Européenne, d’interdire la vente des motorisations thermiques en automobiles et utilitaires au 1er janvier 2036, les constructeurs ont tous choisi d’électrifier l’ensemble de leurs gammes d’ici à 2030 au plus tard. Pas un seul constructeur automobile ne présente pas de gamme électrifiée à son catalogue en 2023. Au premier trimestre 2023, la Tesla Model Y, 100 % électrique, est devenue la voiture la plus immatriculée au monde, devant la Toyota Corolla (267 000 Tesla Model Y contre 256 400 Toyota Corolla). En France, au premier semestre 2023, Tesla est au premier rang des ventes électriques (19,7 % de parts du marché de l’électrique), devant Renault (12,4 %) et MG (7,9 %). Les ventes de voitures électriques ont représenté 137 920 unités, soit 15,5 % du marché des voitures neuves.
Le parc circulant contiendra 45 % de véhicules électrifiés en 2036
Selon les statistiques du Service des Données et des Etudes Statistiques (SDES) du Ministère de l’Ecologie, Energies et Territoires, le parc circulant de voitures électriques dépasse (en juin 2023) 1,2 millions d’unités, dont près de 700 000 voitures et utilitaires électriques et 280 000 hybrides rechargeables. Cela représente 1,8 % du parc circulant (46,5 millions d’automobiles et d’utilitaires). S’y ajoutent 2 % du parc en hybride non rechargeables. Ce sont donc 3 % du parc aujourd’hui électrifiés. Pour 2030 les projections de la FIEV aboutissent à un parc circulant de véhicules légers constitué de 8,5% à 12,7% de VL 100% électriques selon que l’on soit dans une hypothèse basse ou haute de déploiement des véhicules légers électriques.
Un véhicule particulier et utilitaire sur cinq roulant en 2030 sera donc un véhicule à haute tension (supérieur à 60 volts), nécessitant des interventions après-vente sous contraintes sécuritaires nouvelles (habilitations électriques indispensables). En 2036, le parc circulant serait constitué de 40 % de véhicules particuliers et utilitaires électriques, ainsi que de 5 % d’hybrides rechargeables. Près d’un véhicule sur deux circulant en France serait donc à prise et à haute tension. Les hybrides non rechargeables représenteraient 38 % en 2030, mais 30 % seulement en 2036, car les prix des technologiques 100 % électriques feraient basculer définitivement les achats vers le véhicule électrique. Il resterait encore 51 % de véhicules exclusivement thermiques dans le parc en 2036, ce qui rend la transition dans les ateliers prévisible et supportable par les acteurs de l’après-vente et de la formation.
Les infrastructures et les services se déploient
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Après des années de tergiversations et une pandémie qui n’a rien arrangé, les infrastructures de recharge pour véhicules électriques à prise se déploient enfin normalement sur le territoire national : le cap des 100 000 points de charge ouverts au public à été franchi le 5 mai 2023 (source AVERE, hors bornes à domicile). Plus de 7 000 points de charge ‘rapide’, de 150kW et plus, ont été déployés, permettant à 99 % des aires d’autoroutes d’être équipées en bornes de charge rapide (source AVERE, juillet 2023). Selon les spécialistes (et notamment FERIA), les statistiques d’utilisation des bornes électriques montrent qu’elles sont sous-utilisées (environ 14 charges par mois et par borne), contredisant l’idée admise d’une France sous-développée en infrastructures de charge.
L’écosystème du véhicule électrique est en place
La montée en puissance de la mobilité électrique ne concerne pas que l’automobile, mais aussi les mobilités douces, le vélo, la trottinette, les 2 roues à moteur et l’ensemble des Engins de Déplacement Personnels Motorisés (EDPM). Le monde de l’assurance a désormais intégré toutes ces mobilités. Les enseignes de vente et de maintenance pour EDPM fleurissent partout sur le territoire nationale, boostées notamment par les aides à l’achat d’un vélo électrique.
Les infrastructures routières dans les villes changent profondément pour associer ces mobilités douces aux flux automobiles. De nombreux acteurs des mobilités ont émergé et grandissent actuellement : opérateurs de bornes de charges pour automobiles et fabricants de bornes, opérateurs de mobilité urbaines, intégrateurs de solutions d’abonnement aux différentes solutions de recharges (cartes d’abonnements), solutions monétiques pour la commercialisation des recharges, ainsi que les Installeurs de Recharges pour Véhicules Electriques (IRVE).
Tout cet écosystème prend désormais sa place sur EQUIP AUTO qui consacre un secteur grandissant aux acteurs des mobilités décarbonnées.
(*) Présentation FIEV – Technopolys 2023 sur base des statistiques SDES et du modèle de prévision de l’Association Nationale de la Formation Automobile (ANFA).